Restauration de la trame turquoise : pour la survie des amphibiens

Vous avez dit Trame turquoise ?

La trame turquoise est l’interface entre les espaces aquatiques et les espaces terrestres présentant une interaction forte avec le milieu aquatique. Divers milieux la composent : des espaces naturels secs et humides (pelouses, zones humides, forêts, etc.), des formations végétales linéaires (haies, ripisylves, etc.) et des formations ponctuelles (mares, arbres isolés, etc.). Elle s’appuie donc sur la trame bleue (les rivières) et la trame verte (les haies et forêts) dont on entend plus souvent parler.

Les constituants de cette trame fournissent aux espèces liées aux milieux aquatiques, durant au moins une partie de leur vie, des espaces permettant leur déplacement, leur reproduction, leur alimentation, etc. et peuvent jouer un rôle de corridors écologiques.

Pour les organismes aquatiques, les mares et les petits étangs représentent des patchs d’habitats favorables dans une matrice d’habitats moins favorables.

A quoi ça sert les amphibiens ?

Les amphibiens ont une place importante dans la chaîne alimentaire.

Leur sensibilité aux perturbations environnementales en fait de très bons indicateurs de l’état d’un écosystème.

16 espèces d’amphibiens, urodèles (avec queue : tritons et salamandres) et anoures (sans queue : grenouilles et crapauds) confondus, sont susceptibles d’être présentes en Isère.

Ces espèces sont toutes protégées selon l’arrêté du 8 janvier 2021 fixant la liste des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire national et les modalités de leur protection (Légifrance, 2021).

Un inventaire sur la plaine de Bièvre

De janvier à juillet 2023, une stagiaire en Master II écologie et biodiversité a réalisé, avec l’appui des bénévoles, des techniciens du CEN et de FNE, un inventaire des mares. Elle a repéré par photointerprétation plus de 800 mares dans les communes de la plaine.

Il a fallu limité le travail de terrain à 8 communes : Bévenais, Izeaux, Sillans, La Frette, Saint-Etienne de St Geoirs, Saint-Hilaire de la Côte, Brezins et La Côte St-André. 115 mares ont été vérifiées et « notées ».

L’inventaire va se poursuivre grâce au travail de bénévoles (et peut-être de vous ?) sur les autres communes de la plaine.

Création de mares pour renforcer la trame turquoise

L’inventaire a permis de déterminer les endroits les plus judicieux pour créer de nouvelles mares. BLE et ses partenaires ont choisi de se concentrer pour le moment sur les coteaux de La Frette, St Hilaire et Gillonnay.

Ces nouveaux points d’eau permettront de connecter des mares isolées ou de petits groupes de mares à des réseaux plus gros (dits réseaux fonctionnels). L’objectif est de renforcer les populations d’amphibiens tout en évitant de les diriger vers les routes ou l’axe de Bièvre où ils se feraient écrasés !

Les mares seront créées en partenariat avec la LPO et son expérience en la matière.

Vous pouvez contribuer

en inscrivant les mares et points d’eau que vous connaissez sur le site Mares, où êtes vous !